Pour ce portrait du mois, nous avons eu le plaisir de rencontrer Fausto Feroldi, un Italien originaire de Sardaigne qui a su bâtir une carrière impressionnante dans la restauration au Luxembourg, tout en perfectionnant ses talents dans l'art du crochet. Depuis mai 2024, il est manager d’établissement de la Brasserie Schou. En l’espace de quatre petits mois, il a déjà beaucoup aidé à transformer l’établissement en un lieu prisé et accueillant, tout en créant une équipe soudée.
Une passion née en Sardaigne qui s’est exportée au Luxembourg
C’est dans une petite ville de Sardaigne que la passion de Fausto pour la restauration a vu le jour. À l’adolescence, vers ses 15 ans, il fait ses débuts dans ce domaine, sans savoir s’il en fera son métier.
Après le lycée, il entame des études supérieures de psychologie, mais, pour des raisons personnelles, il doit y mettre un terme. Afin de découvrir de nouveaux horizons professionnels, il décide alors de travailler une saison dans la restauration, qui lui ouvre les yeux sur sa vocation. En effet, il y trouve un aspect psychologique qui l’intrigue particulièrement. Il complètera alors son parcours universitaire par deux années en école privée d’hôtellerie en Italie. Cela lui permettra d’acquérir une solide formation dans le domaine.
En 2009, après avoir quitté sa terre natale pour Londres et, grâce à un réseau solide et au bouche-à-oreille, une opportunité au Luxembourg se présente à lui. Sans hésiter, Fausto accepte et poursuit alors son aventure au Grand-Duché.
Ce qui l’a immédiatement séduit au Luxembourg, c’est la diversité culturelle et linguistique. Passionné par les langues, il parle couramment italien, français, espagnol, portugais, anglais et bien d’autres encore. « Le Luxembourg, c’est comme un petit village avec le stress d’une grande ville. Ce contraste m’a plu. », confie-t-il. Il mentionne également la quantité impressionnante d’opportunités professionnelles du pays.
L’humain au cœur de la restauration
« La relation à l’autre dans la restauration est une valeur vraiment importante », affirme Fausto.
De nos jours, le contact humain se fait de plus en plus rare dans le secteur de la restauration, un domaine pourtant fondé sur les relations humaines et l’interaction directe avec les clients. Trop souvent, ce métier est perçu comme une série de tâches mécaniques, limitées à servir des plats ou débarrasser des tables. Cette vision réductrice occulte la véritable richesse de cette profession, qui réside dans la capacité à créer des expériences mémorables pour les clients et à tisser des liens de qualité.
« C’est un travail très difficile. Les personnes pensent qu’on ramène juste des assiettes et qu'on ne sait pas quoi faire de notre vie. LOL Mais ce n’est pas du tout ça, c’est un métier qu’il faut aimer. »
Pour exceller dans ce domaine, il ne suffit pas de connaître les gestes techniques. Il faut avant tout aimer ce que l’on fait et être prêt à s’investir complètement, car chaque détail compte pour offrir un service professionnel.
Les compétences et l’expérience requises varient en fonction du poste occupé, mais le parcours commence souvent derrière le bar, où l’on apprend les fondamentaux du métier, notamment en observant, écoutant les conseils des collègues et pratiquant. Le secteur offre de nombreuses possibilités d’évolution, que ce soit en montant les échelons de chef de rang à responsable ou en développant des spécialisations.
En tant que manager, Fausto incarne cette polyvalence. Il jongle quotidiennement avec une multitude de tâches, de la gestion du personnel à la supervision des commandes, tout en veillant au bon fonctionnement global de l’établissement. Pour lui, chaque aspect de son travail est aussi passionnant qu’essentiel et, c’est cette rigueur, combinée à son ambition, qui lui a permis d’aider à la transformation de la Brasserie Schou en un lieu où règne une atmosphère chaleureuse et accueillante. Fausto attache une grande importance au bonheur de ses collaborateurs et collègues, convaincu que leur bien-être est la clé du succès de l’établissement. Il sait qu’une équipe soudée, motivée et valorisée est essentielle pour offrir un service exceptionnel et pérenniser la réputation du restaurant.
Une crise dans le secteur HORESCA ?
On remarque que de nombreux restaurants ferment leurs portes, mais est-ce vraiment une crise ?
Selon Fausto, il n’en n’est rien. Il est vrai que la pandémie a poussé le monde à cuisiner de chez soi et à mieux contrôler ses dépenses. Les restaurants doivent désormais offrir un meilleur rapport qualité-prix, car les clients sont devenus plus exigeants. En ce qui concerne le recrutement, la situation est plus complexe. Le sens du sacrifice et de l’investissement a changé.
« Les nouvelles générations ne se rendent pas compte de ce qu’ils pourraient devenir, en faisant juste un peu plus de sacrifice. La faute ne vient pas d’eux, mais de la société qui est aussi en train de changer. » explique-t-il.
L'éducation et l'école ont beaucoup évolué au fil des ans. De nos jours, les jeunes abordent le monde du travail avec une perspective différente : dès leur premier entretien, ils n'hésitent pas à poser des questions sur le salaire, le nombre de jours de congés et d'autres aspects pratiques du poste. Cela reflète un changement plus large dans la société, où les priorités et la manière de concevoir le travail ont considérablement changé.
« Quand j’étais petit, si je voulais 10€ de plus, je devais nettoyer la voiture. Aujourd’hui si un enfant veut 10€, son père lui donnera 20€. »
Comment ça ? Un homme qui fait du crochet ??
La passion de Fausto pour le crochet remonte à ses 20 ans, alors qu’il faisait son service civique en Italie. Travaillant dans une école avec des enfants handicapés, il s’initie au crochet grâce aux femmes de ménage qui l’entouraient. Bien que sa famille ait toujours pratiqué le tricot et la couture, Fausto n’avait jamais essayé par lui-même. Après avoir mis de côté le tricot pendant un certain temps, sa tante l'a un jour mis au défi de réaliser une écharpe. Elle n'était d’ailleurs pas convaincue qu'il y arriverait, mais grâce à sa détermination, il a su relever le défi et s'est alors replongé dans le tricot. Cette activité est devenue une véritable passion pour lui, offrant un moment de détente et une échappatoire où il peut “se retrouver dans sa propre bulle”. Encouragé par ses amis, il se lance sur les réseaux sociaux, où il trouve un public et de nouvelles opportunités. À l’avenir, il envisage de créer son propre atelier, de donner des cours, et même de lancer sa propre collection de créations au crochet.
Grâce à sa persévérance, Fausto a réussi à bâtir une carrière solide tout en se forgeant un réseau. Son parcours animé par ses diverses passions illustre parfaitement les paroles de Stendhal : « La vocation, c’est avoir pour métier sa passion ».
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