Ce mois-ci, nous avons eu l'occasion de nous rendre au Ministère des Affaires étrangères pour discuter avec l'actuel Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, M. Xavier Bettel.
Dans son superbe bureau orné d'œuvres d'art et de souvenirs de sa carrière, et avec une terrasse surplombant un pittoresque Pfaffendall, M. Bettel nous a accueillis dans une ambiance décontractée. Malgré un emploi du temps chargé, entre voyages en Israël et au Japon, le politicien de renom échange avec nous sur son passé et avenir professionnel.
D'un échelon à un autre
Un homme dont la carrière politique a commencé à l'âge de 26 ans, lorsqu'il a été élu pour la première fois à la Chambre des députés, il y a de ça 25 ans. Depuis, il a occupé une multitude de fonctions prestigieuses dans la politique luxembourgeoise. S'il est très connu au niveau national, c'est à la politique communale qu'il s'est d'abord fait un nom. En 2005, Bettel est nommé échevin au conseil communal de la ville de Luxembourg, poste qu'il occupera pendant plusieurs années. Suite aux élections communales du 9 octobre 2011, il est investi comme bourgmestre de Luxembourg et se fait connaître au plus grand monde. Cependant, c'est en 2013 qu'il acquiert une notoriété internationale en devenant Premier ministre du Grand-Duché jusque octobre 2023.
« Il y a toujours eu de nouveaux défis, et j'ai pris goût à les relever. Ce qu'il faut retenir, c'est que si vous aimez ce que vous faites, alors cela devient beaucoup plus facile à faire. J'ai eu la chance de toujours trouver du plaisir à chaque fois que je réalisais quelque chose. J'ai aimé être Premier ministre et je suis passionné par ce que je fais maintenant. »
Après de nombreuses années au service du pays, le politicien reste toujours aussi fidèle et attaché à ses racines. « On vient de me proposer un poste à Bruxelles, ce qui est très gentil et me fait plaisir, mais je suis heureux ici ! ».
Ces propos interviennent alors qu'il est question que M. Bettel succède au président du Conseil européen, Charles Michel, qui se retirera pour se présenter aux élections européennes de juin. Refuser l'un des plus hauts postes de l'UE en dit long sur son engagement envers le Grand-Duché.
Un leader né
Ayant dirigé le pays pendant plus d'une décennie, M. Bettel a su relever de nombreux défis. Lorsqu'on lui demande quel a été le plus difficile pendant son mandat, la pandémie de Covid-19 a été instinctivement sa réponse. Une période au cours de laquelle il a dû faire face à de nombreux reproches de la part de la population. « C'était difficile sur le plan humain. C'était intellectuellement stimulant, et il y avait beaucoup de haine véhiculée ». Il n'est pas simple de limiter la liberté des gens et leur dire comment agir alors qu'il y a tant de questions auxquelles il n'y a tout simplement pas de réponses. En effet, l'ancien Premier ministre n'a jamais travaillé dans la santé et même les personnes qui y travaillaient n'avaient pas de réponses à toutes les questions, cela était particulièrement difficile à gérer pour lui.
Malgré ces défis, M. Bettel a dirigé le pays à travers l'une des plus grandes crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Son impact sur la pandémie s'est également fait sentir à l'international, notamment lors de la 75e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Il s'est alors adressé à tous les dirigeants du monde concernant les impacts du Covid-19 sur la société. En montrant au monde le leadership du petit Grand-Duché, il permet aux futurs politiciens luxembourgeois de voir grand !
En tant que leader, voici le conseil qu'il donne à toutes les personnes qui aspirent à diriger un pays ou encore une entreprise :
« Peu importe la position dans laquelle vous vous trouvez, vous devez savoir que votre force dépend de celle de votre équipe ! Un leader inspire les autres en partageant le succès avec eux. »
Ce sont ces valeurs qui le distinguent en tant que leader, en ne s'attribuant pas tous les mérites mais en les partageant avec son équipe.
Mr Bettel dans son bureau
Un homme comme les autres
Le Luxembourg étant un petit pays, il semblerait que tout le monde ait déjà rencontré l'actuel Vice-Premier ministre. Un homme accessible qui semble toujours avoir du temps à consacrer à tout un chacun. Mais alors qu'en est-il vraiment d'être connu par la quasi totalité du pays, cela est-il compatible avec un bon équilibre vie professionnelle et privée ? Cela peut s'avérer difficile, surtout avec des voyages au Japon, au Laos, au Costa Rica ou encore au Salvador. Le maître-mot serait l'organisation.
« J'organise bien mon emploi du temps. Ce qui a toujours été important pour moi, quel que soit mon poste, c'est de trouver du temps pour des moments privés et de vivre normalement. Les gens sont toujours surpris de me voir à la Super Drecks Këscht, mais je dois y aller. Il en va de même lorsqu'ils me voient au Cactus, mais j'ai aussi besoin de manger ou encore d'aller aux toilettes comme tout le monde », plaisante-t-il. Il arrive toujours à trouver du temps pour lui, mentionnant également qu'il aime aller dîner chez des amis avec son mari.
Et si la politique n'avait pas marché ? Nous sommes le jobboard leader du Luxembourg, nous aimerions savoir vers quel parcours professionnel il se serait orienté...
« Avant de me lancer en politique, j'étais avocat ; j'aurais donc continué à faire carrière dans le droit. Ça a toujours été important pour moi d'avoir une certaine liberté. Le jour où je ne voudrai plus faire de politique, alors j'arrêterai. »
Après un quart de siècle en politique, il reste encore beaucoup à venir, un homme inspirant ayant vécu des choses dont la plupart des gens ne peuvent que rêver. Ce que l'avenir réserve à M. Bettel reste à voir, mais pour l'instant, le Luxembourg est sa principale préoccupation.
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