Chez Moovijob, nous avons eu connaissance dernièrement du projet un peu fou d’un groupe de 4 filles au Luxembourg, qui se font appeler les IKO’L, et qui, le 28 février prochain, participeront à un trek d’orientation de 120km sur 4 jours dans le désert marocain. Au-delà du défi sportif, elles ont décidé de profiter de cette aventure pour sensibiliser autour d’elles et de récolter des dons pour une bonne cause, en aidant la Fondation Autisme Luxembourg (FAL).
Nous avons décidé de les soutenir dans cette action en interviewant Patrick SIMON, chargé de la Communication et des Relations Publiques au sein de la FAL. Voici une retranscription écrite de cet entretien.
Bonjour Patrick, et merci d’accepter cet entretien. La première question est très simple, l’autisme, qu’est-ce que c’est ou…qui est-ce ?
Bonjour Florane, l’autisme est un handicap qui touche le développement cognitif, avec des répercussions sur la communication et les interactions interpersonnelles. Comme il s’agit d’un handicap, il n’y a pas de « médicament » miracle. En revanche, une personne atteinte d’autisme peut voir sa vie s’améliorer, grâce à une prise en charge précoce et spécifique.
Il faut savoir qu’au Luxembourg, l’autisme touche aujourd’hui environ 1 personne sur 100 soit 6 000 cas estimés.
Y a-t-il différents « degrés » d’autisme ?
Oui en effet. Chaque personne est unique et chaque autisme est différent. On parle maintenant au niveau international d’un trouble du spectre autistique, qui va de personnes légèrement handicapées à des personnes très lourdement handicapées. Au sein de la Fondation Autisme Luxembourg, nous travaillons pour aider chacune des personnes du spectre en fonction de ses besoins. A une des extrémités du spectre, on trouve des personnes à « haut potentiel » (syndrome d’Asperger, que l’on évalue à 1% des cas) qui réussissent à vivre de façon autonome. Dans tous les cas, certains symptômes peuvent altérer la vie quotidienne comme l’hypersensibilité à la lumière, aux sons, au goût…
Aujourd’hui, être autiste signifie-t-il forcément que le monde du travail est inaccessible ?
Bonne question ! Le monde du travail n’est pas fermé par définition, même si dans la pratique il est assez difficile de trouver un employeur qui ouvre ses portes de façon durable à une personne autiste. Cela dépend des capacités de la personne autiste mais aussi de la disponibilité des employeurs. En effet, former une personne autiste demandera plus de temps et de patience, mais elle peut apporter aussi énormément en termes de régularité, de précision, de tâches répétitives,…
L’accès à l’emploi est un axe de développement important de la FAL sur les prochaines années. En effet, à l’étranger, certaines entreprises ont fait de très bonnes expériences en recrutant des personnes autistes, comme par exemple dans le secteur de l’informatique.
Intéressant ! Nous savons que les besoins dans les métiers de l’informatique sont énormes, avec pas suffisamment de candidats finalement… Pourrait-on envisager de recruter davantage d’autistes dans ce secteur au Luxembourg ?
Pourquoi pas. A Nice par exemple, une société emploie actuellement 80% d’autistes Asperger et offre des services de développement informatique. Parmi leurs clients, cette société compte d’ailleurs Amadeus, une importante plateforme de réservation de vols. Au Luxembourg, il y a une envie naissante de la part des sociétés, qui doivent être davantage sensibilisées sur les possibilités qui s’offrent à elles.
Aujourd’hui, combien de personnes résidentes compte la FAL ?
A ce jour, nous avons 32 résidents à l’année ainsi qu’une douzaine d’enfants accueillis dans notre centre de jour. Nous soutenons aussi plus de 650 familles à travers tout le Luxembourg pour leurs démarches administratives, les évaluations, etc. Nous soutenons aussi plus de 250 professionnels issus de différents secteurs.
Combien de salariés sont nécessaires pour prendre en charge ces résidents ?
Nous employons 113 équivalents temps plein pour nous occuper 24h/24 de la cinquantaine de personnes sur site.
Comment peut-on vous aider lorsqu’on est un particulier ou une entreprise ?
Nous recherchons toujours des bénévoles pour nous aider lors de différents évènements comme des colonies de vacances, des séjours offerts aux personnes concernées ou encore des sorties inclusives.
De plus, ne pas hésiter à faire jouer son réseau pour sensibiliser son entourage à ce handicap et en partageant les informations de la Fondation sur les réseaux sociaux.
Enfin, par le don financier qui nous permet de couvrir les charges non financées par nos conventions. Nous avons lancé une nouvelle initiative appelée ËMMER DO, pour montrer la présence quotidienne de notre équipe d’accompagnants. Ils sont toujours là pour soutenir les autistes et leur entourage. Vous aussi, vous pouvez maintenant être « ËMMER DO » en nous soutenant à hauteur de 1€ par jour seulement !
Merci Patrick, on ressent une grande motivation et beaucoup d’investissement dans vos réponses. Comment êtes-vous devenu chargé de la Communication à la FAL ?
Merci beaucoup ! L’humain a toujours été au cœur de mes intérêts. J’ai d’ailleurs effectué plusieurs expériences dans des associations humanitaires en tant que salarié et bénévole. Faire mieux connaître l’autisme au Luxembourg et du coup faire bouger les gens a été pour moi un beau challenge à relever.
Patrick, merci beaucoup pour votre temps et votre dévouement pour cette cause. Bonne journée et à bientôt !
Avec plaisir, merci à vous !
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Photos : Fondation Autisme Luxembourg