Dès le 1er mai 2025, une nouvelle cote de l’échelle mobile des salaires entre en vigueur au Luxembourg. Résultat : une majoration automatique de 2,5 % des salaires, traitements et pensions pour tous les salariés et bénéficiaires concernés. Cette mesure, longtemps attendue, vise à compenser la hausse du coût de la vie liée à l’inflation.
Une indexation repoussée à plusieurs reprises
Initialement anticipée pour octobre 2024, cette indexation avait été retardée en raison de l’évolution encore insuffisante de l’indice des prix à la consommation (IPC). En mars dernier, la hausse des prix sur six mois ne s’élevait qu’à 1,3 %, en dessous du seuil de 1,79 % requis pour activer le mécanisme.
Le précédent ajustement avait eu lieu en septembre 2023, soit plus d’un an et demi avant la nouvelle indexation du 1er mai 2025.
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L’indexation des salaires, comment ça fonctionne ?
L’indexation est un mécanisme automatique destiné à protéger le pouvoir d’achat face à l’inflation. Concrètement, lorsque les prix à la consommation augmentent de manière significative, les salaires, pensions et traitements sont ajustés à la hausse pour compenser cette perte de valeur.
Ce processus permet ainsi de garantir que la rémunération réelle des travailleurs ne baisse pas avec le temps. L’effet sera visible dès la fiche de paie de mai 2025, avec une hausse nette du revenu brut.
Un des salaires les plus élevés d’Europe
Avec cette nouvelle indexation, le Luxembourg renforce sa position parmi les pays aux salaires les plus élevés de l’Union européenne. Déjà en 2022, le pays occupait la deuxième place, avec un salaire horaire brut médian de 24,0 €, juste derrière le Danemark (29,8 €). En 2024, le Luxembourg était le pays de l'Union Européenne avec le salaire minimum brut mensuel le plus élevé : 2 570,93 €.
De plus, le Luxembourg détient aujourd’hui l’un des écarts de rémunération entre hommes et femmes les plus faibles d’Europe, voire du monde. En 2022, le Gender Pay Gap horaire y était légèrement en faveur des femmes, avec une différence de -0,7 %.
Le Gender Pay Gap atypique du Luxembourg s’explique par plusieurs facteurs structurels. D’une part, le pays compte une forte proportion de salariés hautement qualifiés dans des secteurs spécialisés, où les femmes sont bien représentées. D’autre part, les femmes luxembourgeoises sont en moyenne plus diplômées que les hommes, en particulier chez les jeunes générations, ce qui leur permet d’accéder à des postes mieux rémunérés, notamment dans des domaines comme la finance, la santé, ou l’éducation.
Cependant, ces chiffres sont à relativiser. Le calcul se base uniquement sur les salaires horaires moyens bruts, sans tenir compte des bonus, primes, temps partiels ou des différences de postes occupés. Sur l’ensemble des revenus annuels, les hommes restent surreprésentés dans les tranches les plus élevées, ce qui crée toujours un écart réel en défaveur des femmes à long terme.
Cette nouvelle indexation est une bonne nouvelle pour les salariés : elle permet de préserver leur pouvoir d’achat face à l’inflation et de garantir que leur rémunération évolue avec le coût de la vie. En attendant, on vous rappelle que vous pouvez dès à présent déclarer vos revenus 2024, et ce jusqu'en décembre.
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