Fumeurs vs. non-fumeurs : qui récupère l'heure supplémentaire ?

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Publié le 13/01/2025, par Loïc Braun

fumeurs vs non fumeurs au travail

Bienvenue dans l'arène, où deux camps se préparent pour un affrontement épique : les fumeurs contre les non-fumeurs. Mais cette fois, ce n'est pas une question de santé publique ou de liberté individuelle, non, c'est une bataille pour le temps. Qui devrait récupérer l'heure perdue ?


Dans un coin du ring, nous avons les fumeurs. Ils ont leur café à la main, une cigarette entre les lèvres, et une attitude qui dit : « Je vis ma vie à ma façon ». Ils ont tendance à sortir régulièrement pour une petite pause nicotine. De l’autre, nous avons les non-fumeurs, armés de leur productivité et de leur indignation, qui se sentent souvent lésés par ces moments de détente pris à intervalles réguliers.


Mais dans cette guerre des pauses, une question se pose : les fumeurs, qui bénéficient de ces moments de détente, doivent-ils compenser le temps qu'ils passent à fumer ?


Selon un sondage mené par Moovijob.com en 2024, 64 % des employés estiment que ces pauses engendrent des inégalités au travail.


Ce débat soulève des enjeux complexes autour de la productivité, de la santé et de la cohésion sociale en entreprise.




Round 1 : dans le coin des non-fumeurs, la productivité en jeu


Les non-fumeurs entrent dans l'arène avec des statistiques à la main. Selon plusieurs études, les pauses cigarettes peuvent représenter en moyenne 40 à 80 minutes de temps par jour pour satisfaire leur addiction, soit l'équivalent de près de deux semaines de travail chaque année. Ces pauses peuvent-elles être considérées comme du temps de travail perdu ?


De plus, les non-fumeurs font valoir l'impact de la fumée secondaire sur leur santé. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis rapportent que la fumée secondaire contient plus de 7 000 produits chimiques, dont beaucoup sont nocifs, voire cancérigènes. Pourquoi devraient-ils être forcés de respirer cet air toxique pendant que leurs collègues prennent une pause ?


Enfin, certains non-fumeurs ressentent un effet d'exclusion sociale, ces pauses servant souvent de moments informels pour renforcer la cohésion sociale entre fumeurs. Ce phénomène peut parfois créer un déséquilibre dans les relations professionnelles, bien qu’il reste difficile à quantifier.



Round 2 : dans le coin des fumeurs, les pauses comme un besoin légitime


Les fumeurs ne reculent pas devant le défi. Ils invoquent des études publiées dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine, indiquant que des pauses régulières, qu'elles soient liées à la cigarette ou non, peuvent aider à améliorer la concentration et à réduire le stress au travail. Pourquoi priver les travailleurs d'un moyen efficace de maintenir leur bien-être mental ?


De plus, les fumeurs soulignent que leur dépendance à la nicotine est un besoin physiologique. Refuser leurs pauses pourrait entraîner non seulement une baisse de productivité, mais aussi des symptômes de sevrage qui pourraient perturber toute l'équipe. Est-ce un prix que l'entreprise est prête à payer ?


Enfin, pour certains fumeurs, ces pauses permettent de créer un lien social particulier avec d’autres collègues fumeurs, renforçant ainsi un sentiment de camaraderie. Cela pourrait même contribuer à un environnement de travail plus harmonieux, car ces échanges informels favorisent la coopération et l’entraide.



Le No-Smoke January de Mathilde : une initiative inspirante


Mathilde, une salariée luxembourgeoise, a relevé un défi de taille : arrêter de fumer durant tout le mois de janvier. Son objectif ? Profiter de cette étape pour amorcer un changement durable tout au long de l’année. Mais comment vit-elle cette transition en tant qu’ancienne fumeuse, notamment pendant les fameuses pauses cigarettes ?


« J’accompagne toujours mes collègues en pause cigarette, mais je ne fume pas », explique Mathilde. « Je me suis rendu compte que ce qui me manquait n’était pas tant le fait de fumer, mais plutôt l’habitude de prendre une pause et d’échanger avec mes collègues. »


Sur la question de la productivité, fumeur vs non-fumeur, Mathilde nuance : « Ça dépend vraiment de la personne et du type de tâches à accomplir. Pour ma part, sur certaines tâches, prendre une pause peut me faire perdre le fil, ce qui complique la reprise. En revanche, pour des tâches longues ou exigeantes, faire une pause m’aide à me rafraîchir les idées et à être plus efficace ensuite. »


Mathilde illustre ainsi un bon équilibre entre défis personnels et vie professionnelle, tout en posant une réflexion sur les habitudes de travail et les pauses. Une initiative inspirante qui pourrait motiver d’autres à envisager leur propre « No-Smoke Challenge » !



La voie à suivre : équilibrer les besoins et la productivité


Alors, comment pouvons-nous sortir de ce ring en ayant gagné plutôt que vaincu ? Peut-être qu'une approche basée sur les résultats plutôt que sur la présence physique au bureau pourrait être la clé. Les pauses pourraient être réglementées mais encouragées, afin de garantir que chacun ait la possibilité de prendre du temps pour se ressourcer sans pour autant ralentir l'équipe.



Dans ce match entre fumeurs et non-fumeurs, la victoire ultime réside dans la capacité à trouver un équilibre entre respecter les besoins individuels et maintenir un environnement de travail sain et productif pour tous. 







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