Quand êtes-vous disponible ? Voilà une question qui fait partie des classiques de l’entretien. Elle peut sembler anodine au premier abord, mais quand on y réfléchit, elle ne l’est pas tant que ça…
Certains recruteurs posent cette question systématiquement. C’est notamment le cas des départements ressources humaines, qui fonctionnent avec une grille de questions. Elle fait partie de la liste, donc le recruteur la pose…
Quand vous êtes en face d’un opérationnel qui n’est pas spécialisé dans le recrutement, cette question a une tournure positive. En effet, ce genre de personne ne suit en général pas une grille de questions aussi stricte. S’il vous pose cette question, c’est donc qu’il a un intérêt. Vous n’êtes pas encore éliminé.
Quand quelqu’un ne veut pas vous recruter, il ne se projette pas dans l’avenir. Il n’est pas en train de se demander quand et comment vous pourriez intégrer ses équipes. Il se fiche donc complètement de quand vous êtes disponible ! Du coup, prenez cette question comme positive, vous êtes sur la bonne voie.
Si vous êtes en recherche d’emploi, il n’y a pas à hésiter sur la réponse : réitérez votre motivation et votre intérêt pour rejoindre la société dès que possible.
Cependant, un problème peut se poser dans un cas précis : vous êtes déjà en poste dans une entreprise, et vous passez un entretien dans une autre… Vous aurez probablement une période de préavis à négocier à un moment donné.
En général, les candidats hésitent entre deux possibilités.
C’est peut-être votre cas. Vous vous dites peut-être :
- Est-ce que je dois répondre que je suis disponible tout de suite ou rapidement, mais dans ce cas, il va falloir que je négocie avec mon employeur actuel ?
- Est-ce que je réponds que j’ai un préavis, mais dans ce cas la société va peut-être proposer le poste à quelqu’un d’autre ?
Que répondre à la question « Quand êtes-vous disponible ? » lorsqu'on est déjà en poste ?
La solution qui fonctionne le mieux est :
De répondre par la franchise sur la durée de votre préavis. Si vous avez trois mois de préavis, il n’est pas surprenant de demander trois mois et demi, ce qui comprend le temps d’annoncer à votre employeur, puis de faire valider par les ressources humaines, de poser une question pour connaître le délai de l’employeur.
En fait il y a deux cas de figure possibles : la société qui vous recrute a du temps devant elle, ou pas.
Par exemple, quand la personne précédente vient de donner sa démission, et doit effectuer son en préavis de départ, ou bien quand il s’agit d’une création de poste, soit la société est pressée par le temps et doit recruter tout de suite.
- Dans le premier cas, un délai de trois mois n’est pas incohérent. Un chef d’entreprise m’a un jour fait cette remarque « Quand j’embauche quelqu’un, j’espère le garder au moins trois ou quatre ans. Je préfère attendre deux mois de plus que prévu et embaucher la bonne personne, plutôt que me précipiter et recruter quelqu’un dont je vais devoir me séparer dans six mois. »
C’est quelque chose de très important à avoir en tête. Si après 4 entretiens, vous avez été retenu, l’entreprise a déjà investi du temps sur votre candidature. Elle sera plus encline à attendre quelques semaines ou mois si le recruteur estime que vous êtes la personne de la situation.
- Dans le deuxième cas, il est intéressant de clarifier pourquoi le besoin de recrutement est aussi urgent. Est-ce que vous n’allez pas dans un poste piège ? Est-ce que la société a des pratiques de recrutement et de gestion du personnel qui font qu’elle a un turnover très élevé ? Peut-être qu’elle n’en a rien à faire, car le nombre de candidats potentiels est suffisamment important pour que la société n’ait pas besoin de se préoccuper de la gestion des carrières.
Obtenez une proposition ferme d’embauche avant de changer de poste. Si vous êtes en poste, il est capital d’avoir une proposition écrite. Parfois, la société veut absolument vous recruter et vous fait miroiter un poste intéressant en entretien. Quand vient le moment de contractualiser la description du poste et sa rémunération par écrit, il peut y avoir une différence.
Pour cela, vous pouvez conclure l’entretien par « Dès lors que vous m’aurez fait une proposition ferme, je pourrai envisager d’évoquer la question avec mon employeur actuel. »
Quand le poste est intéressant, il peut être tentant de répondre que vous pouvez négocier votre délai de préavis avec votre employeur actuel. Le problème avec cette solution, c’est qu’elle est risquée pour vous. En effet, vous prenez un risque si vous parlez de départ à votre employeur actuel et qu’il ne s’y attend pas.
C’est le cas si vous n’avez pas fait savoir que vous étiez en recherche de mobilité et que l’employeur n’a pas pu vous proposer une évolution par exemple. Dans ce cas, vous grillez une partie de vos cartes, en tout cas celle concernant une possible évolution et/ou augmentation de salaire.
L’employeur va peut-être essayer de vous garder en vous faisant une contre-proposition, car il a besoin de temps pour se retourner. Cependant, vous pouvez vous asseoir sur la prochaine augmentation, et vous ne serez plus le premier sur la liste quand un poste intéressant s’ouvrira.
C’est pourquoi il est capital de n’annoncer un changement qu’en étant sûr de la définition du prochain poste. Rien de tel qu’un écrit pour cela !
À vous de voir quel niveau de risque vous êtes prêt à prendre !
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