Sujet controversé voire tabou dans certaines cultures mais embrassé par d'autres, les tatouages et les piercings se sont frayés un chemin dans notre quotidien. Selon Virgule, 1 résident luxembourgeois sur 4 posséderait un tatouage. Le fait qu'un pays catholique possède un nombre aussi élevé de citoyens tatoués démontre un certain changement, mais ces pensées progressistes se ressentent-elles également dans le contexte d'un entretien d'embauche ? Avec la montée en puissance du « wokisme » en 2024, l'art corporel ne devraient pas poser de problème dans le monde de l'emploi, n'est-ce pas ?
« On ne devrait pas être discriminé pour un tatouage ou un piercing et cela ne devrait pas impacter la décision d'embaucher quelqu'un ou non. » - Un étudiant en commerce
Des statistiques sans équivoque
Afin de préparer au mieux notre excursion dans la capitale luxembourgeoise pour récolter des témoignages, nous avons publié un sondage sur nos réseaux sociaux posant la question suivante :
« Les tatouages et piercings apparents sont-ils considérés comme éliminatoires lors d’un entretien d’embauche ? »
Ce sondage a recueilli 411 votes, seulement 7 % des votants estiment que les tatouages et les piercings visibles devraient être considérés comme éliminatoire lors d'un entretien d'embauche. 53 % des répondants pensent que cela dépend du poste en question et 40 % que cela ne devrait pas constituer un obstacle à l'obtention d'un emploi ! Notons également le commentaire d'une responsable des ressources humaines déclarant qu'il ne s'agirait pas tant du poste qui jouerait un rôle décisif, mais plutôt du type de tatouage en lui-même.
Question : Les tatouages et piercings apparents sont-ils encore considérés comme éliminatoires lors d'un entretien d'embauche en 2024 ?
7% - Oui, toujours !
53% - Cela dépend du poste...
40% - Ce n'est plus le cas.
La bataille des entreprises contre l'encre
Traditionnellement, le monde du travail adoptait une regard assez conservateur envers l'apparence de tout un chacun, privilégiant souvent une esthétique soignée et professionnelle. Les tatouages apparents et les piercings excessifs étaient considérés comme des distractions potentielles, voire du manque de professionnalisme.
Nous avons donc effectué un micro-trottoir pour récolter différents témoignages, en commençant par interviewer le Directeur des Ressources Humaines d'une grande entreprise sur le sujet :
« Dans le cadre de mes fonctions, je travaille avec tous types de personnes, tout le monde est différent et, si les tatouages et piercings sont une expression de leur personnalité, alors qui suis-je pour juger ».
Ce témoignage dissocie les tatouages et les piercings de cette connotation négative, à tel point que nous imaginons déjà les futures générations tentant de se rebeller en choisissant de ne pas se faire tatouer ou percer. Le monde à l'envers ?
Un employé des ressources humaines déclare aussi : « Nous sommes sur la bonne voie vers l'acceptation des tatouages et des piercings dans un environnement professionnel, nous avons déjà beaucoup progressé et nous continuerons en ce sens ». Cependant, il ajoute : « On reste humains et on a tous nos a priori et des difficultés à nous en débarrasser. On se veut ouverts d'esprit, mais ce n'est pas forcément le cas ». Le témoignage d'un banquier met l'accent sur la nécessité de cacher ses tatouages ou piercings lors d'un entretien d'embauche dans des entreprises plus « traditionnelles ».
La tendance générale démontre que les interviewés prennent du recul sur l'opinion et l'état d'esprit des entreprises ou des employeurs. De nombreuses personnes reconnaissent qu'il existe une stigmatisation dans les processus d'entretiens d'embauche, mais qu'elles ne sont en accord avec cela.
Une nouvelle vision
La majorité des personnes interrogées estiment que, dans le climat actuel, l'art corporelle est une forme d'expressionnisme et ne devrait pas être retenu contre qui que ce soit lors des entretiens d'embauche.
Un dentiste a reconnu que les tatouages « grossiers » pouvaient poser problème lors d'un processus d'embauche mais « qu'ils sont acceptés presque partout maintenant ». L'ajout de l'adverbe temporel atteste d'une époque où la présence d'un tatouage ou piercing constituait une menace pour l'emploi. Dans l'ensemble, les gens ont tendance à mettre l'accent sur les tatouages plutôt que sur les piercings, menant à la conclusion que les gens ne considèrent pas ces derniers comme un problème.
Cependant, en 2024, notre société a atteint un stade où l'on est accepté pour ce que l'on est et non pour ce à quoi l'on ressemble. Une personne interrogée déclare que les tatouages et piercings « n'affectent pas les performances, alors pourquoi devraient-il être un problème ? ». Peut-être y a-t-il un lien avec le pays dans lequel nous vivons, une autre personne nous fait remarquer que « c'est beaucoup plus accepté au Luxembourg que dans des pays comme le Portugal ou l'Italie », mettant en avant la mentalité progressiste de la population luxembourgeoise.
Néanmoins, nous avons tout de même rencontré quelques personnes en désaccord. Un enseignant nous fait part d'une histoire troublante, « un de mes amis s'est vu refuser un emploi à cause de ses tatouages » et, un architecte a déclaré qu'il serait difficile d'être accepté pour des « emplois sérieux » si l'on a des tatouages apparents. Même si tous les emplois sont « sérieux », il semblerait que certaines personnes pensent toujours que les tatouages pourraient ternir leurs chances d'emploi.
Avec l'augmentation constante de la culture du tatouage, ce sera un débat qui restera d'actualité dans les années à venir. Chez Moovijob.com, nous valorisons l'expressionnisme de tout un chacun que ce soit à travers l'encre ou toute autre forme. Essayez toujours d'être vous-mêmes lors d'un entretien d'embauche.
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